La Guerre, Otto Dix, 1929-1932 Tempera sur bois, 204 x 204 cm (panneau central) et 204 x 102 cm (panneaux latéraux) |
I. Présentation
1) Le tableau
La Guerre est un tableau réalisé entre 1929 et 1932 par le peintre Otto Dix et qui parle de la Première Guerre Mondiale. Dans cette œuvre, il peint ce qu’il a pu vivre lors de la Grande Guerre, dans laquelle il s’était engagé en 1914.
2) Format du tableau
Ce tableau est un polyptyque composé de trois panneaux, c’est à dire un triptyque. Il rappelle les retables de la Renaissances, qui étaient situés dans les églises. C’est une œuvre de grande taille, d'environ 4 mètres par 2.
II. Description des panneaux
II. Description des panneaux
1) Le panneau de gauche
Le panneau de gauche représente des soldats qui s’en vont combattre, fusils vers le haut, alors que le jour est à peine en train de se lever. Ils tournent le dos au spectateur. Le roue de charrette arrachée et la brume laissent penser que les soldats sont dans un paysage à la fois détruit et désertique, ravagé par la guerre. Sur le dos, ils portent tout leur matériel de soldat, qui devait peser plus de 30 kilos.
2) Le panneau du milieu
Le panneau du milieu est la représentation des horribles conditions de vie et d’hygiène qui étaient devenues le commun pour les soldats. A droite, on peut voir un amoncellement de cadavres, corps sans vies empilés les uns sur les autres et rongés par les vers. L’homme au sommet de la pile de corps semble agoniser et demander de l’aide en tendant la main pour montrer qu’il est toujours vivant, mais personne ne semble disposé à venir l’aider. Son corps est criblé de balles et couvert de pustules ; un ver de terre lui sort de la bouche, et ses yeux semblent déjà vides de toute vie.
Au sommet du panneau du milieu, un cadavre empalé sur ce qu’il reste d’un ancien bâtiment, probablement détruit par un obus. Son squelette auquel il manque des membres pointe du doigt le tas de cadavres, comme pour en dénoncer l’atrocité. Un peu en retrait, caché derrière des sacs, on peut voir un soldat portant un masque à gaz enveloppé dans une couverture. Aucune partie de son corps n’est réellement visible. Il aurait tout aussi bien pu être un cadavre. Il regarde le corps agonisant du soldat au sommet de la pile de morts, mais ne semble rien faire pour l’aider. C’est comme si on lui avait retiré son humanité : il ne reste qu’un corps humain insensible. Encore une fois, personne ne regarde le spectateur. Le paysage en arrière-plan est désertique. Le village à gauche est en ruines et le terrain à droite est creusé de trous d’obus.
3) Le panneau de droite
Au sommet du panneau du milieu, un cadavre empalé sur ce qu’il reste d’un ancien bâtiment, probablement détruit par un obus. Son squelette auquel il manque des membres pointe du doigt le tas de cadavres, comme pour en dénoncer l’atrocité. Un peu en retrait, caché derrière des sacs, on peut voir un soldat portant un masque à gaz enveloppé dans une couverture. Aucune partie de son corps n’est réellement visible. Il aurait tout aussi bien pu être un cadavre. Il regarde le corps agonisant du soldat au sommet de la pile de morts, mais ne semble rien faire pour l’aider. C’est comme si on lui avait retiré son humanité : il ne reste qu’un corps humain insensible. Encore une fois, personne ne regarde le spectateur. Le paysage en arrière-plan est désertique. Le village à gauche est en ruines et le terrain à droite est creusé de trous d’obus.
3) Le panneau de droite
Sur le panneau de droite, le peintre a réalisé un autoportrait de lui-même, et s’est représenté en sauveur d’un soldat blessé à la tête. Il est dans ce tableau le seul personnage à regarder le spectateur dans les yeux ; il le fixe ici de manière intense. Alors que le ciel au-dessus de lui est de couleur noire, Otto Dix semble éclairé par un rayon de lumière, qui fait de lui la partie la plus lumineuse du tableau, comme en signe d’espoir. A ses pieds se trouvent des cadavres et un soldat agonisant.
4) Le panneau du bas
4) Le panneau du bas
Le panneau du bas peut aussi être appelé «prédelle». Le peintre y a représenté ce qui ressemble à une tombe, scellée par le haut, et où reposent les soldats morts. Une autre version consisterait à dire que les soldats sont seulement endormis, mais la pâleur presque cadavérique de l’homme au premier plan laisse supposer qu’il est vraiment mort.
II. Couleurs et structure du tableau
1) Couleurs
II. Couleurs et structure du tableau
1) Couleurs
Les couleurs principales de ce tableau sont le rouge et le marron. Le rouge est ici symbole de violence : il représente tantôt le ciel tourmenté, tantôt les organes des corps déchiquetés par une bombe. C’est une couleur que le peintre a choisie car on l’associe directement au sang et à la mort qui plane en permanence au-dessus des soldats. Le marron ocre est la seule couleur qu’il était donné à voir au soldat d’après le peintre. C’est la couleur de la terre des tranchées et des uniformes sales.
2) Structure
2) Structure
Le triptyque La Guerre serait pour Otto Dix une manière de décrire le quotidien des soldats, qui partent combattre matin et meurent le soir. Le peintre raconte alors ce qu’il a vécu à travers la peinture.
III. Liens
1) Assaut sous les gaz, une autre œuvre d'Otto Dix
Cette gravure représente des soldats portant des masques à gaz courant ou avançant vers le spectateur. Comme dans La Guerre, Otto Dix a cherché à représenter l'inévitable mort qui plane sur les soldats. Le plan rapproché et la déshumanisation des assaillants due aux masques à gaz donne au spectateur une impression de danger ; leurs armes leur donnent un côté barbare. Ils semblent sortir d'une tranchée et les gaz autour d'eux donnent l'impression d'êtres fantomatiques et déjà morts.
Cette œuvre fait partie d'une série de gravures qu'a réalisées Otto Dix avant de peindre La Guerre.
2) Le retable d'Issenheim, une référence religieuse
Le Retable d'Issenheim est, à l'instar de La Guerre, un triptyque réalisé lors de la Renaissance par Grünewald. Otto Dix y fait référence dans son tableau, en associant le Christ crucifié au personnage squelettique empalé sur un reste d'architecture.
Les deux personnages sont vêtus de haillons. Tous deux ont beaucoup soufferts, et leurs corps sont extrêmement amaigris (le mort d'Otto Dix n'ayant plus que son squelette).
Tout deux sont, pour Otto Dix, des personnages permettant de rappeler les horreurs que peut donner la guerre ou que peuvent engendrer les hommes.
IV. Conclusion
Le tableau La Guerre est donc une œuvre qu’a peinte Otto Dix afin de montrer à tous l’enfer qu’avaient connu les soldats lors de la Grande Guerre. Souhaitant témoigner de sa propre expérience, il nous met en garde contre les dommages que peuvent faire les hommes. En se représentant comme notre sauveur, il veut en réalité nous sauver de la bêtise que serait une deuxième guerre.III. Liens
1) Assaut sous les gaz, une autre œuvre d'Otto Dix
Assaut sous les gaz, Otto Dix, 1924 Gravure aquatinte, 35.3 cm x 47.5 cm, Musée historique allemand |
Cette gravure représente des soldats portant des masques à gaz courant ou avançant vers le spectateur. Comme dans La Guerre, Otto Dix a cherché à représenter l'inévitable mort qui plane sur les soldats. Le plan rapproché et la déshumanisation des assaillants due aux masques à gaz donne au spectateur une impression de danger ; leurs armes leur donnent un côté barbare. Ils semblent sortir d'une tranchée et les gaz autour d'eux donnent l'impression d'êtres fantomatiques et déjà morts.
Cette œuvre fait partie d'une série de gravures qu'a réalisées Otto Dix avant de peindre La Guerre.
2) Le retable d'Issenheim, une référence religieuse
Le Retable d'Issenheim, Matthias Grünewald, 1512-1516 Tempera et huile sur bois, Musée Unterlinden, Colmar (Allemagne) |
Le Retable d'Issenheim est, à l'instar de La Guerre, un triptyque réalisé lors de la Renaissance par Grünewald. Otto Dix y fait référence dans son tableau, en associant le Christ crucifié au personnage squelettique empalé sur un reste d'architecture.
Les deux personnages sont vêtus de haillons. Tous deux ont beaucoup soufferts, et leurs corps sont extrêmement amaigris (le mort d'Otto Dix n'ayant plus que son squelette).
Tout deux sont, pour Otto Dix, des personnages permettant de rappeler les horreurs que peut donner la guerre ou que peuvent engendrer les hommes.
IV. Conclusion